Elevage du bouvreuil pivoine en volière extérieure

Présentation :

Je me présente, Henri Benavente éleveur capacitaire depuis 2005.

Responsable bagues de la région 13 et trésorier de mon club l’Oiseau Club Gardois.

J’élève des bouvreuils pivoine, chardonnerets élégants, verdiers d’Europe, pinsons des arbres, tarins de Magellan, serins St Hélène etc…

J’élève principalement tous ces oiseaux en phénotype ancestral avec une petite exception pour certaines espèces que j’élève en mutation agate. Les lignes suivantes sont consacrées à l’élevage du bouvreuil pivoine (pyrrhula pyrrhula) en phénotype ancestral pour lequel le certificat de capacité et l’ouverture d’établissement sont obligatoires.

Description :

Le bouvreuil pivoine est un oiseau trapu.

-Le mâle a le manteau gris. Le croupion est blanc, et la queue noirâtre. Les ailes sont noirâtres avec une barre alaire claire la poitrine et le ventre sont rouges et le bas-ventre est blanc.

La calotte, la nuque, les lores et le menton noirs. Les joues et la gorge sont rouges. Les yeux sont noirs. Le bec est court et robuste. Les pattes sont brunes.

-La femelle a le manteau gris-brun légèrement foncé, la calotte, la nuque, le menton et les ailes comme le mâle.

Le juvénile ressemble à la femelle adulte.

Le chant n’est pas sa qualité principale il se limite une strophe d’appel et en période nuptiale d’un gazouillis.

Mes installations :

1 volière de 6mX3m (volière commune)

2 volières de 2mX3 qui peuvent accueillir 2 couples de différentes espèces. (Dont une pour les bouvreuils)

4 box de 1X1 individuels.

4 box de 2X1 que je consacre aux pinsons et verdiers exclusivement.

Tous les box et volières ont une partie couverte et sont protégés des vents dominants.

La hauteur de l’ensemble est de 2m, le grillage extérieur a une maille carrée de 0,55 cm ce qui réduit fortement l’intrusion de souris et de couleuvre, le grillage intérieur a une maille carrée de 1cm.

Le sol est pour moitié bétonné et pour moitié en terre sur laquelle je dépose du sable de rivière.

L’alimentation :

Tout au long de l’année :

Graines : Mélange « Manitoba t3 » pour canari que je place dans une suspension en métal (genre gamelle pour chat ou chien à laquelle j’ai ajouté une chaînette) et que j’accroche au toit de la volière ou du box sous la partie abritée de la pluie, ceci évite que les souris (j’en ai très peu, au vu de la maille du grillage) mais surtout que les fourmis ne vident les mangeoires quand celles-ci sont accrochées au grillage (et ça c’est du vécu !).

Agrémenté d’un mélange pour pinsons et bouvreuils que je distribue à part dans des godets.

De temps en temps du tournesol strié, et du millet en grappe.

Toutes sortes de verdures principalement sauvages :

Bourse à pasteur mi- mure, mouron, ortie (en graines), plantain, séneçon, pourpier, pissenlit (entier avec la racine), renouée, laitue sauvage, laiteron maraicher (surtout les têtes) etc… je ramasse au gré de la floraison et je donne si possible un jour sur deux en hiver et une poignée par jour pendant la reproduction.

Toutes ces plantes ou presque sont présentes dans mon jardin, je laisse grainer quelques plants pour renouveler.

Quand l’onagre forme ses gousses vertes (de juin à octobre) j’en ramasse à volonté, j’ai de la chance d’en trouver de par chez moi sur des terres incultes, j’évite le bord des routes trop polluées.

Plusieurs plants se sont implantés spontanément dans mes volières.

La pomme tout au long de l’année. La cerise, la poire, la figue, le pyracantha, etc… sont distribués 2 fois par semaine en saison.

Petit régal des bouvreuils les bourgeons des arbres fruitiers ! Je donne en février et mars des branches d’abricotier, de poirier et de prunier qui commencent à bourgeonner, en principe en l’espace d’une heure ou deux les branches sont nettoyées de tous ses bourgeons.

En période de reproduction :

Je donne des petits escargots blancs (mourguettes ou limaçons) que l’on trouve dès qu’il fait chaud à la cime des végétaux. Je les donne vivants dans les volières et les oiseaux se chargent de les trouver.

Je donne aussi des sauterelles ainsi que des papillons vivants capturés la nuit avec un piège à insectes (voir photo)

Protéines animales : Des buffalos et pinkies sont distribués plusieurs fois par jour (une cuillère à café) 4-5 fois par jour selon l’importance et l’appétit des oisillons. Depuis peu j’utilise ces insectes congelés sans aucun souci. A l’occasion des pucerons verts cueillis dans le potager principalement sur des plants de petits pois.

En règle générale tous les petits insectes (grillons, sauterelles etc..) sont bien acceptés.

La pâtée :   50% de Cédé + 50% de pâté indigènes Manitoba et j’ajoute des perles morbides (que je fais gonfler dans un peu d’eau quelques heures) ou des petits pois écrasés.

L’eau est distribuée automatiquement dans chaque volière par un tuyau en pvc de 40mm de diamètre qui traverse la totalité des volières j’ai simplement fait une lumière (encoche) d’environ 30cm de long sur le dessus ce qui permet aux oiseaux de s’abreuver, le trop plein s’écoule à l’extérieur du jardin. J’ai la chance d’avoir un puits artésien (l’eau monte des profondeurs naturellement sans l’aide d’une pompe) ce qui procure de l’eau fraiche en permanence.

La reproduction :

En hiver je laisse les couples ensemble en volière commune avec d’autres fringillidés, je sépare les oiseaux dans leurs box respectifs aux environs de la mi-janvier. Avant de placer les oiseaux en box je vérifie si les pattes sont exemptent de gale, le plumage bien collé etc. en bref si l’oiseau est bien portant.

Une goutte d’ivermectine est posée sur la nuque de chaque oiseau. Je commence à donner de la pâtée à raison de deux fois par semaine. Dès la fin février et jusqu’à mi-mars je donne de la vitamine E, des oligoéléments, calcium, choline… tout ceci se trouve dans la préparation « tout-en-un » du laboratoire Ornipharma, je n’utilise que des produits en poudre que j’incorpore à la pâtée. Je n’ai pas d’abreuvoir dans les volières (l’eau est distribuée à volonté par le puits) ce qui m’interdit d’utiliser des produits liquide.

Dernière semaine de mars je place dans les coins sombres des volières à environ 1,80m du sol des bouquets de cyprès bleu qui a l’avantage de ne pas sécher trop vite et il possède des petites branches qui forment des fourches, j’accroche aussi au grillage des nids canaris en terre cuite.

Le mâle entame sa danse nuptiale en sautillant et en promenant une brindille dans le bec, il appelle sa femelle et l’attire vers les bouquets. Contrairement à certains oiseaux, les bouvreuils choisissent plutôt un coin sombre de la volière.

Lorsque je constate que la femelle commence à s’intéresser aux nids je place une poignée de sisal, de la mousse, du lichen et des fibres de coco sur le sol de la volière. Les bouvreuils ont une préférence pour la fibre de coco.

A ce moment-là je distribue une cuillère à café de pinkies, préalablement décongelés, dans la pâtée (voir recette plus haut) 2 fois par semaine. La plupart du temps le nid est terminé mi-avril, la ponte est souvent constituée de 4-6 œufs bleu tachetés de brun.

Jusqu’à présent les bouvreuils n’utilisent pas les nids en terre cuite ou en fil de fer, ils font directement le nid librement dans les branches.

La femelle est très assidue elle ne laisse le nid que pour se nourrir et de temps en temps prendre un bain, cet oiseau qui vit dans nos massifs montagneux craint la chaleur.

Le mâle nourrit sa femelle au nid, il est très attentionné et passe le plus clair de son temps à chanter aux alentours du nid.

L’éclosion à lieu après 13 à 14 jours de couvaison les oisillons sont tout noirs. Dès qu’ils atteignent les 7 à 8 jours il est temps de procéder au baguage les bagues sont aux diamètres de 2.9 mm, Les bagues sont recouvertes de sparadrap couleur « chair » pour éviter le débagage.

Je bague principalement le matin car cela permet de contrôler les nids plusieurs fois dans la journée pour s’assurer que tout est en ordre.

Je diminue la ration de pinkies, je privilégie les plantes et leur donne du millet en grappe mi- mûre que je fais pousser chez moi.

En principe la femelle recommence une nouvelle ponte après la 3-4 ème semaine, chez moi ils ne font que deux tours.

Dès que les jeunes du premier nid sont sevrés ils rejoignent la volière commune.

Les maladies :

D’après mes observations les oiseaux qui sont malades le sont dans la plupart des cas par une alimentation inadéquate, aussi quand un oiseau est en boule je le mets à l’écart et au chaud, je commence par le mettre au régime. Mélange de graines « blanc » au moins 80% d’alpiste s’il n’a pas de trace de diarrhée je lui donne du pissenlit entier (racines, feuilles et fleurs). Le pissenlit stimule et apaise le foie.

Ce traitement réussit souvent, d’aucun donnerait des antibiotiques ou autres élixirs !   Chez moi c’est proscrit (peut-être à tort !).

Si l’oiseau présente des signes de diarrhée je ne donne plus de verdure.

J’ai rarement de l’humidité dans mes volières et j’essaie de les garder propres. Ceci évite déjà pas mal de problème.

Ces oiseaux seraient sujets à des problèmes respiratoire, mais je n’ai jamais eu ce cas chez moi.

Les bouvreuils sont sensibles à la forte chaleur j’ai des brumisateurs installés dans les volières qui sont les plus exposées au soleil.  Au plus fort de la journée, quand les brumisateurs fonctionnent les oiseaux se tiennent à proximité pour profiter du nuage d’eau.

Conclusion :

L’élevage du bouvreuil pivoine réclame beaucoup de patience et d’observation, ce qui est vrai aussi pour les autres espèces, mais cet oiseau discret et robuste est très attachant.


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